La saisonnalité dans la mode (alors qu’elle n’a jamais été aussi éphémère)
Il n’y a plus de saison ma bonne dame ! Et pourtant, tout part d’un principe simple : nous ne portons pas les mêmes vêtements en toutes saisons. Très vite, la mode a fait sien ce constat et instauré un calendrier en deux temps : printemps et été, automne et hiver. Mais aujourd’hui les sorties “capsule” et les “réassorts” fleurissent, si bien que le principe de "collection'' a perdu un peu de son sens.
En effet, pour accroître sa notoriété et exciter suffisamment les iris afin de déclencher l’achat immédiat, il faut se rendre visible et gagner toujours plus de terrain. D’une certaine manière, ce besoin d’alimenter sans cesse en nouveautés des réseaux sociaux insatiables a pris le pas sur la création. Même dans les boutiques, on considère qu’un vêtement est “assez vu” après quelques mois en rayon (on compte en semaines dans la grande distribution).
En France, Sézane était une des premières marques à faire de ce modèle son mode de production (et de communication, ne l’oublions pas !) en 2013 : proposer tous les mois de nouveaux produits en quantités limitées, distribués uniquement en ligne. Pas d’invendus, pas de stocks, que des produits collector. La formule s’est ensuite largement répandue. Pour les marques, sortir des petites quantités est aussi une façon de prendre moins de risques. Si le modèle ne se vend pas, il pourra plus facilement être retiré des rayons au profit d’un autre ! Les marques sollicitent d’ailleurs de plus en plus leur audience pour leur choix créatifs : “Vous préférez votre T-Shirt en bleu ou en rose ? Votez !”
Cette logique a pourtant un coût ! La marge prend désormais en compte les flops de certains produits, qui seront éventuellement bradés… voire détruits. C’est aussi une excellente manière d'encourager la surconsommation : acheter alors que nous n’avons pas forcément besoin, craignant que le produit ne soit bientôt plus disponible.
Chez GURU mtp, nous voulions sortir de cette dynamique en sortant des modèles indémodables dans le but d’écouler les stocks avant de proposer de la nouveauté. Il nous manque encore une sandale, que nous produirons quand nous en aurons les moyens, et nous pourrons faire le tour du calendrier !
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